Origine et histoire de l'Hôtel-Dieu Saint-Jacques
L'hôtel Hébrard, dit aussi hôtel de Claude de Saint‑Félix, est un hôtel particulier situé au 11 rue Saint‑Rémésy, dans le centre historique de Toulouse. Construit dans la première moitié du XVIe siècle pour le conseiller au Parlement Sanche Hébrard, il réunit quatre immeubles — deux sur la rue Saint‑Rémésy et deux sur la rue du Temple (actuel n° 8 rue de la Dalbade) — et s'organise autour d'une cour intérieure dans un style proche de celui de l'hôtel Bérenger‑Maynier. Son fils Antoine Hébrard en hérite puis, en 1566, l'hôtel passe à Claude de Saint‑Félix qui l'occupe après son mariage avec Françoise Hébrard. Claude de Saint‑Félix, issu d'une famille de capitouls, exerce successivement les charges de conseiller au Parlement, de procureur général puis de premier président ; il assiste également à l'assemblée des notables tenue à Rouen. À sa mort, en 1611, la demeure revient à son fils Germain de Saint‑Félix. En 1631, Charles Turle, secrétaire du roi à la chancellerie de la chambre de l'édit de Castres, acquiert l'hôtel, y entreprend d'importants travaux et fait édifier une nouvelle façade en modifiant profondément la cour. Transmis en 1677 à son fils Antoine‑Joseph de Turle, l'hôtel est ensuite vendu à Pierre‑Nicolas Rabaudy, puis transmis par héritage jusqu'à Gabriel de Ferrier ; au XVIIIe siècle il appartient à l'avocat Théodore Sudre. Des remaniements aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles ont profondément transformé les élévations, rendant difficile la lecture de la composition originelle. L'édifice reste cependant représentatif des hôtels toulousains par la combinaison de motifs de la Renaissance et de l'architecture classique, et la façade ouest sur cour, comportant des fenêtres Renaissance, est protégée au titre des Monuments historiques depuis 1925.
L'hôtel est traversant et ouvre à la fois sur la rue Saint‑Rémésy et sur la rue de la Dalbade ; il comprend plusieurs corps de bâtiment organisés autour de deux cours. Des éléments remarquables de la période Renaissance subsistent sur la façade ouest de la cour intérieure : entablements de fenêtres conservés, couronnement à arcatures et un fragment de porte orné de deux anges soutenant un écusson. L'une des fenêtres Renaissance, particulièrement intéressante, est encadrée par deux pilastres cannelés ; entre ces pilastres extérieurs, deux colonnettes doriques relient l'accoudoir au croisillon, devenu architrave. À l'étage supérieur, entre le croisillon et le linteau, les colonnettes laissent place à deux pilastres à double cannelure. La corniche supérieure repose sur de petites arcatures portées par des consoles, analogues à celles de l'hôtel Bérenger‑Maynier. Les trois autres côtés de la cour ont été reconstruits lors des travaux entrepris par Charles Turle, et de la façade sur rue il ne subsiste aujourd'hui que le portail en alternance de brique et de pierre, surmonté d'une fenêtre basse à meneaux.